Nos autorités doivent s’engager à financer la demande et l’offre de services de planification familiale et permettre la dispensation des contraceptifs par les agents de santé communautaire.
Ici, quand les gens ne connaissent pas, ils disent « C’est compliqué », « C’est pas bon » ou « Ça crée des problèmes ». Voilà pourquoi je donne des conseils autour de moi. Je raconte bien comment ça se passe vraiment quand on planifie.
Il faut travailler sur le leadership des jeunes. C’est un défi. L’histoire du pays a mis en avant des jeunes leaders engagés dans des partis politiques. Mais combien de jeunes s’impliquent-ils activement sur des sujets de société ?
La famille c’est déjà un petit pays. Si ce petit pays, n’est pas bien éduqué, en bonne santé, heureux de vivre, comment le grand pays peut-il aller bien ?
Être informé est un droit qui sauve des vies. Dénier ce droit, c’est comme une gangrène qui tue a petit feu. On ne voit pas le mal progresser et quand on veut faire quelque chose c’est déjà trop tard.
Chacun prend la place qu’on attend de lui ou d’elle dans la société. Je ne juge pas les personnes. Je juge notre incapacité à réfléchir aussi par nous-mêmes. La vraie question, c’est pourquoi on n’apprend pas à être soi-même, dans le respect de l’Autre ?
Hélas, la planification familiale en Afrique est surtout l’affaire des femmes. Les maris ont encore beaucoup de réticences et elles sont contraintes de procéder en cachette. Pourtant ce devrait être une décision de couple.
La planification familiale est essentielle pour bénéficier du dividende démographique. Sans dynamique sanitaire et sociale, l’émergence économique de la Côte d’Ivoire n’aurait pas de sens.
Quand une personne est séropositive, c’est très important de pouvoir parler de sexualité. Pour éviter la contamination d’autres personnes, mais aussi pour aborder des questions comme la possibilité et les risques d’avoir des enfants.
La véritable liberté est dans le questionnement des traditions comme de la modernité : cela demande un véritable effort de réflexion et de partage par la parole pour éclairer ses choix.
Sur le terrain, il s’agit de s’adapter aux besoins des bénéficiaires.[…]Et si les gens ne viennent pas à nous, il faut aller vers eux. C’est cela le travail de proximité.
En racontant la vie de Ba Bouanga, son irresponsabilité de mari et de père, tout le monde voit à quoi mènent ses idées reçues et son comportement. Comme c’est moi qui le joue, et que je fais rire, cela passe encore mieux.
On dit qu’il ne faut pas parler du sexe parce qu’il y a des barrières religieuses. Mais ces gamins, eux, n’ont pas ces barrières. On se cache derrière notre petit doigt. […] C’est une génération sacrifiée.
Beaucoup de jeunes savent décrypter ce qui se passe. Pour eux, l’autorité se prouve et ils tolèrent de moins en moins une parole qui ne fait pas sens. Ce que nous, les femmes, avons subi, nos filles ne l’accepteront pas si facilement pour elles.
La planification familiale fait partie des leviers pour offrir à nos administrés un développement qui soit digne et respectueux des droits de l’Homme.
Il faut savoir trouver les mots et les bonnes personnes pour faire passer les messages. Ce qui compte, c’est de sensibiliser les personnes : seule l’instruction permet de réfléchir en sortant des stéréotypes.
Le changement des mentalités n’est pas au rendez-vous. C’est pour cela que le travail de proximité est essentiel et que les journalistes doivent contribuer à le faire sortir de l’ombre.
Agir au plus près pour convaincre. C’est ce travail de proximité que les autorités doivent soutenir : dans les centres de santé bien sûr, mais aussi en organisant des causeries, du porte-à-porte, des émissions de radio interactives, etc…
Puisque c’est un problème de santé publique et de développement, il conviendrait d’insérer un module sur la santé sexuelle et reproductive dans tous les curricula universitaires. Cela est d’autant plus nécessaire que cet enseignement a été retiré des programmes scolaires.
De toute évidence, notre culture encourage encore le fait d’avoir beaucoup d’enfants, sans mesurer les conséquences que cela peut avoir au niveau du foyer, comme à celui du pays. C’est là que les chefs traditionnels ont un rôle à jouer.
Le respect de la diversité est un défi. Bien gérée, c’est une richesse ; sinon, elle peut s’exprimer dans la volonté de puissance, de pouvoir sans partage et de violence.
Au XXIème siècle, aucune femme ne doit mourir en donnant la vie. Je suis convaincue que la planification familiale contribue à atténuer la souffrance des populations : une famille planifiée est une source de bien-être.
Agir, c’est mouiller le maillot, aller sur le terrain et pas seulement prêcher la bonne parole. Il faut émouvoir et démontrer. Emouvoir en racontant ce que vivent les filles et les femmes de ce pays. Et démontrer, c’est faire preuve de pédagogie dans notre plaidoyer.
Maintenant que les droits sont garantis, il s’agit de mobiliser tous les moyens juridiques, financiers, humains et matériels qui sont nécessaires pour qu’ils soient appliqués.
La planification familiale n’est pas souvent une priorité des structures de santé. La volonté politique est peut-être là, mais l’action sur le terrain est encore trop timide.
Notre objectif et que les femmes, les couples s’approprient la planification familiale. C’est tout l’enjeu du counseling, de l’empathie, du soucis d’écouter et de comprendre ce dont l’autre a besoin.
Quand les hommes comprennent les dangers, quand ils entendent la souffrance, ils évoluent. Encore une fois, ils ne sont pas insensibles : c’est seulement qu’ils ne voient pas leur place et sont prisonniers de croyances et de traditions culturelles.
Dans certains villages, quand une femme est à nouveau enceinte alors que le petit n’a pas un an, on se moque de son mari en disant qu’il a « traversé son enfant »
Il faut revenir au dialogue dans le couple afin de construire d’un commun accord un avenir viable pour la famille.
Les journalistes ont un vrai rôle à jouer pour que les mentalités avancent et que le regard change. Pour que celles qui sont victimes ne soient plus sur le banc des accusées.
Le counselling est la clé de la planification familiale. Il faut savoir écouter, conseiller et accompagner, sans chercher à influencer.[…] Le soignant ne doit pas choisir à la place d’une femme, mais la guider pour qu’elle trouve la méthode qui lui convient le mieux.
On vante les bienfaits futurs de l’émergence économique, mais comment croire qu’elle peut advenir sans traiter les questions vitales du développement, dont la planification familiale.
A dire vrai, puisque le Coran est contre tout ce qui menace la vie de l’être humain, il n’est pas étrange qu’il s’oppose aux maternités rapprochées et prévoie une politique de planification familiale.
Les Griots ont un rôle à jouer pour que les adolescents ne fassent pas les frais de l’inaction des adultes. Entre deux maux, il faut choisir le moindre : mieux vaut protéger les adolescents que les tabous.
On a tort de négliger les croyances : il faut partir de là pour construire une autre vision des choses par la parole. Ce besoin de parole est réel, même si elle n’ose pas sortir.
Les femmes ne sont pas considérées […]. Alors il faut dire les choses telles qu’elles sont pour que les mentalités bougent. Moi je les chante.
Les bailleurs doivent comprendre qu’il n’est pas possible de travailler au coup par coup. Sinon les jeunes du projet se démobilisent et les efforts se relâchent dans la population. Il faut oeuvrer dans la durée.
Il nous faut apprendre à laisser la parole aux jeunes pour qu’ils s’expriment avec leurs mots et pas les nôtres. Il faut nous adapter à eux et pas l’inverse. Sans cela, pas d’appropriation de nos messages.
Mon rôle n’est pas de dire aux jeunes quoi faire, mais de les éclairer et de les aider à trouver leur propre chemin. Ceci dit, s’il pouvait y avoir des cours sur la sexualité dans le cursus scolaire ce serait vraiment un progrès.
Quelle est notre part de responsabilité, nous les jeunes africains ? Nous avons démissionné de la chose publique. Nous devons nous lever, briser le mur de l’ignorance et prendre nos responsabilités.
Les adolescents ont envie de parler, sont curieux de savoir ce qui existe et surtout, ils ne veulent pas forcément revivre ce qu’ont vécu certaines de leurs familles. Ils ne sont pas contre tout changement par principe.
La femme n’est pas écoutée en tant que personne, elle est réduite à un objet domestique et sexuel. Les coups, les viols, les adolescentes enceintes et abandonnées, les grossesses non désirées, : plus jamais ça, plus jamais ! La femme doit susciter le respect.
C’est comme ça que je vois mon métier : rester en contact avec les réalités, même en travaillant sur le rythme et les rimes. Quand on a une tribune, quand on a la possibilité de changer les choses, il faut y aller et parler vrai.
Les messages de planification familiale doivent à la fois aider les jeunes filles à prendre conscience du danger et les valoriser pour qu’elles existent par elles-mêmes, pour qu’elles fassent attention à leur corps et à leur santé.
Les femmes ne sont pas des choses qui produisent des enfants. Ce sont des personnes et en tant que personnes à part entière, elles ont des droits à l’égal des hommes. Les droits sont faits pour tous.
Trop de jeunes déscolarisés sont peu ou mal informés parce qu’ils sont hors du circuit de la prévention. Peut-être faut-il aller dans les endroits les plus reculés, auprès des gens les plus vulnérables.
Parce que la planification familiale est stratégique pour le développement socio-économique du pays, l’État malien devrait en faire une priorité et garantir une grande partie de son financement sur fonds publics. C’est une question de souveraineté nationale.
Je rêve d’un avenir où les femmes d’ici seront suffisamment éduquées et à l’aise pour pouvoir parler de vie amoureuse et de sexualité à leurs filles ou leurs petites filles. En fait, libérer la parole est fondamental pour que les droits des femmes soient compris et respectés.
Il y a un manque de dialogue parent-enfant sur la sexualité Si les parents refusent de donner l’information à leurs enfants, ils vont aller la chercher ailleurs et ils risquent alors de tomber sur de mauvais conseils qui vont les mettre en danger.
Beaucoup d’ONG proposent un suivi prénatal, mais après il n’y a plus rien. C’est ce qui m’a conduit à créer le projet Éduc Fille Mère. Le fil conducteur peut se résumer ainsi : une grossesse ne doit pas empêcher de poursuivre les études !
Le sexe ne doit plus être une question taboue. Il ne doit plus faire peur. Il ne faut pas faire comme si cela n’existait pas : parce que lorsque le problème est là, c’est trop tard.
On disait : « Voilà le docteur qui veut libérer nos épouses ». Mais je voulais seulement qu’elles aient une existence digne, où elles aient leur mot à dire sans subir les décisions du conjoint.
Utilisons les médias sociaux comme des outils de promotion de la planification familiale. Concrètement, il faut aller au-delà des posts habituels pour mener de véritables activités en ligne.
JE JOINS MA VOIX À GÉNÉRATION PF
ET ALLIANCE DROITS ET SANTÉ,
ET DEMANDE QUE LE GOUVERNEMENT DE MON PAYS
SOUTIENNE ACTIVEMENT ET CONCRÈTEMENT
LA PF DES JEUNES.